1.8 - Résumé

Les "signifiés"  (ou messages) ne sont pas réellement fondés sur les mots ou les symboles utilisés, mais sur ce que les individus "ont dans la tête"

mise à jour: 01/01/2002


Dans ce chapitre, nous avons examiné de près ce qu'est réellement la communication, Nous avons analysé la façon traditionnelle d'appréhender la communication comme un processus de transmission à sens unique ainsi que les modèles qui considèrent la communication comme un processus interactif, Nous avons souligné l'effet des cadres individuels de référence sur la communication - valeurs, convictions et connaissances. Nous sommes parvenus à la conclusion que les "signifiés"  (ou messages) ne sont pas réellement fondés sur les mots ou les symboles utilisés, mais sur ce que les individus "ont dans la tête". Nous sommes alors passés à la communication par les organisations de conservation de la nature et avons conclu que, pour ces dernières, la communication est encore plus nécessaire: les écologistes ont toujours besoin de l'aide et de la collaboration d'autres groupes pour mener à bien n'importe laquelle de leurs tâches.

Nous avons identifié différents problèmes posés aux organisations lorsqu'elles communiquent :

  • Auto-référencialité : la tendance des organisations à voir le monde tel qu'elles se voient elles-mêmes;
  • Utilisation de la communication comme un instrument pour changer le monde selon un point de vue unique, en ignorant le fait que les autres personnes ou organisations peuvent avoir quelque chose d'intéressant à dire;
  • Choix de méthodes de communication erronées - en général, choix de méthodes fondées sur la transmission à sens unique alors que des méthodes interactives auraient mieux convenu;
  • Vue distordue et biaisée sur "les autres", sans s'inquiéter de savoir ce qu'ils sont réellement;
  • Inconscience de la communication non-intentionnelle qui accompagne généralement la communication intentionnelle;
  • Buts de la communication conflictuels lorsque les participants au processus de communication ne partagent pas les mêmes préoccupations et objectifs.

Nous avons aussi examiné les problèmes spécifiques de la communication sur la conservation de la nature :

  • La nature revêt des significations différentes selon les personnes;
  • Les écologistes se voient eux-mêmes comme les seuls experts lorsqu'il s'agit de la nature et tendent à considérer que les idées des autres groupes dans ce domaine sont erronées;
  • Les problèmes de langage sont dus à l'utilisation par les écologistes d'un jargon très spécifique;
  • On voit les autres groupes impliqués dans la conservation de la nature selon des stéréotypes;
  • Le choix fréquent d'une approche instrumentale (campagnes d'éducation destinées à un large public) alors que le dialogue et l'interaction seraient bien plus efficaces;
  • Le "catastrophisme" ou côté négatif des nouvelles en matière de conservation de la nature.

Dans le chapitre suivant, nous examinerons en détail le rôle que la communication peut jouer dans l'élaboration la des politiques, et la mise en oeuvre d'actions de conservation de la nature. Le chapitre 3 fournira quelques conseils sur la meilleure façon de planifier et de réaliser des activités de communication.